Mardi 23 mai 1944

Après un calme plat de plusieurs jours m’écrit Jacqueline, Reims a encore été bombardé, et comme sa lettre est antérieure, je ne puis rien savoir. C’est samedi dernier 20 mai, en même temps d’ailleurs que 13 gares et 8 aérodromes. Partout des morts en grand nombre : 79 à Tours, une centaine à Orléans, autant au Mans, et toujours dans le Nord, Cambrai, Pas-de-Calais. Les bombes à retardement empêchent le sauvetage de beaucoup de malheureux qu’on pourrait peut-être encore délivrer. C’est affreux !

L’offensive Alliée en Italie aurait dépassé la ligne Gustave et atteint la ligne Hitler Les combats sont très durs, les Français y participent.

Il y a quelques jours des camions chargés de soldats allemands armés ont traversé Ivoy après avoir parcouru les bois de la Chapelote où il y avait, dit-on, des réfractaires. Un discours d’un ministre anglais vient, une fois de plus, d’affirmer que l’intégrité de la France et même de son Empire serait respectée. Je le note. Qui vivra verra !

Berthe Brunessaux

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Pendant cette période de la Libération de Reims, nous allons publier, au jour le jour, des extraits du journal de Maurice Houlon (1881 – 1966) et de Berthe Brunessaux réfugiée à Ivoy-le-Pré dans le Cher (1887-1963) : lire la présentation de Berthe Brunessaux et Maurice Houlon

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