Le sauvetage des œuvres d’art et du trésor
de la cathédrale et du palais du Tau
Cette carte est légendée au dos : « Enlèvement d’œuvres d’art. Statues carried off «
Au début de la guerre, le 19 septembre 1914, lorsque les obus allemands frappèrent Notre-Dame de Reims et que l’incendie se propagea à la charpente, le clergé rémois, assisté de civils et de soldats, entreprit de sauver le trésor conservé dans la sacristie.
Sous la direction du chanoine Landrieux (futur évêque de Dijon), du doyen Camus et de l’abbé Thinot, les vases sacrés, reliquaires, croix et ornements précieux furent transportés en hâte au palais du Tau, résidence archiépiscopale toute proche.
Henri Jadart, dans Reims pendant la guerre de 1914-1918 (Reims, 1919), souligne que la protection du trésor et des archives compte parmi les rares réussites du sauvetage du patrimoine, face à la perte de la bibliothèque et des vitraux.
D’autres témoins confirment que la quasi-totalité du trésor fut préservée, bien que certains objets aient été endommagés ou dispersés au cours des mois suivants.
Les évacuations d’œuvres d’art depuis Reims se poursuivirent jusqu’en 1918.
Extraits du journal de l’abbé Thinot :
- Dimanche 20 septembre 1914 — sauvetage du trésor et des ornements (au cœur de l’incendie)
« …le Curé […] rentre en disant qu’il faut s’occuper de sauver le trésor et les ornements principaux, parce que la toiture se prend et que tout va brûler. Je me jette vers les sacristies et on entasse dans les grands paniers à tentures les choses les plus précieuses — **lesquelles quelques hommes de bonne volonté emportent au nouvel archevêché par la cour… Les derniers transports se firent sous les flammèches et sous une fine pluie de plomb fondu. »
- Dimanche 20 septembre 1914 — œuvres d’art (tapisseries, « train d’objets d’art »)
« …les tapisseries des Gobelins et les toiles sont toutes sauvées ; on sait que toutes les tapisseries de la petite nef avaient été enlevées par ordre du Gouvernement et dirigées sur Paris, d’où un train entier d’objets d’art partait quelques jours après. » Reims 14-18
Plus tard, en 1917, c’est le tour des tableaux de de l’Hôtel de Ville :

