Place Godinot

Carte postale envoyée le 9 mars 1917. Photographie actuelle : 2015.

Godinot, place [1842].

<= rue de l’Université, => rue Marie-Stuart.
37 x 20 mètres.
Ancienne place Saint-Pierre.

(1661-1749). Bienfaiteur. Né à Reims le 21 juillet 1661, y est mort le 15 avril 1749. Jean Godinot, docteur en théologie, chanoine de la cathédrale en 1692, supérieur du Séminaire, grand vicaire de la Sainte-Chapelle de Paris, fut vicaire général de l’abbaye Saint-Nicaise de Reims. Janséniste, exclu du Chapitre, il se consacra à la culture de ses vignes à Bouzy, Taissy et Verzenay. En commercialisant ses vins, Jean Godinot acquit une fortune considérable et contribua ainsi par d’importants dons et legs à l’installation, en 1748, de fontaines publiques alimentées par le château d’eau de la Vesle, à l’assainissement de la ville, à la création d’écoles gratuites, à la fondation d’un hôpital pour cancéreux. Au moyen de ses libéralités le Chapitre fit mettre les ornements de la cathédrale au goût du jour : le jubé fut démoli pour faire place à des grilles en fer forgé, les vitraux des bas-côtés et des chapelles absidiales furent remplacés par du verre blanc pour laisser pénétrer la lumière. Jean Godinot publia le premier livre sur le champagne en 1718 : Manière de cultiver la vigne et de faire le vin en Champagne et ce qu’on peut imiter dans les autres provinces, pour perfectionner les vins. La première fontaine publique installée par Godinot se trouvait à l’angle des rues Saint-Sixte et des Créneaux (place Saint-Timothée), où l’on peut toujours voir une plaque commémorative.

Deux fontaines ont été érigées successivement à la gloire de Godinot, la première, en 1843, par Narcisse Brunette, dont le groupe en fonte est toujours visible à Tinqueux, avenue Bonaparte. La seconde, en 1903, est due au sculpteur Léon Chapelain (1855-1904). Comme la précédente, cette fontaine ne coule pas, et l’on peut répéter mot à mot ce qu’en 1885 Henri Jadart écrivait à son propos : L’honneur qu’elle décerne à Godinot ne sera pleinement digne de lui qu’au jour où l’eau jaillira sans relâche, comme un bienfait permanent de ses libéralités.

Source : La Vie Rémoise de Jean-Yves Sureau

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